La déclaration des droits des peuples autochtones: Genèse, enjeux et perspectives de mise en œuvre

L’adoption de la Déclaration des droits des peuples autochtones par l’Assemblée générale des Nations unies, le 13 septembre 2007, fut un événement très attendu par l’ensemble des organisations autochtones dont les représentants avaient participé à sa négociation durant plus de vingt ans. Elle fut célébrée par le nouveau Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon qui y vit «un moment historique qui, après des histoires douloureuses, scelle la réconciliation entre les États membres des Nations unies et les peuples autochtones, résolus à aller de l’avant sur le chemin des droits de l’homme, de la justice et du développement de tous» (2007). Elle représenta un soulagement pour les services des Nations unies, agissant dans le domaine des droits de l’homme, qui avaient accompagné le processus depuis le début des années 1980. Elle marqua l’ouverture d’un horizon nouveau pour les agences spécialisées qui, au fil des ans, s’étaient rapprochées du Groupe de travail sur les populations autochtones, créé en 1982, et de l’Instance permanente sur les questions autochtones, établie en 2001. L’Organisation internationale du travail (OIT) qui se préoccupait depuis les années 1950 du «travailleur indigène» avait été la première à adopter, en 1989, une Convention 169 centrée sur «les populations indigènes et tribales». Aujourd’hui, la FAO, le FIDA (Fonds international du développement agricole), l’OMS, l’UNESCO, la Banque mondiale, les Banques régionales, le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), près d’une trentaine d’agences, de fonds, de programmes, ont été invités à mettre en œuvre des dispositions de cette Déclaration (articles 41 et 42). Ils commencent à formuler des directives politiques pour définir leurs programmes d’action dans cet esprit.